A 3 Km à l’ouest de la ville de Moulay-Idriss Zerhoun et à une trentaine de Kilomètres de la ville de Meknès, s’est développée la ville de Volubilis, sur les pentes douces du massif du Zerhoun. Le site occupe un plateau triangulaire, à la limite d’une vaste plaine. La colline est limitée à l’Est par l’oued Fertassa et contournée au sud et au sud-ouest par l’oued Khoumane.
Le nom de Volubilis est bien attesté aussi bien par les textes anciens que par l’épigraphie volubilitaine. Il est communément admis que le mot Volubilis dérive d’un mot berbère ” Oualili ” qui désigne le laurier-rose, plante qui pousse en abondance à proximité de l’oued Khoumane. Dans les sources arabes et les monnaies pré – idrissides et idrissides, le nom s’est transformé en ” Walila “. A partir du 14ème s., les ruines de la ville sont appelées Ksar Pharaon, château du Pharaon, nom encore utilisé de nos jours.
L’établissement de l’homme est favorisé par de nombreux facteurs : une position facile à défendre au pied du mont Zerhoun, une abondance d’eau des sources et des deux oueds, une plaine propice à la culture des céréales et le piémont à l’arboriculture. Ces facteurs ont poussé l’homme à s’y installer probablement dès l’époque Néolithique ( 6000-5000 av. J.-C.) L’existence d’un noyau proto-urbain déjà au 3ème siècle est attestée grâce à la lecture et l’interprétation d’une inscription en langue punique, consacrée à une famille de suffètes, qui fait remonter la genèse de la ville à cette époque. Pourtant, les premières attestations archéologiques ne remontent pas au-delà du IIème s. av. J.-C.
On peut estimer à une douzaine d’hectares la superficie de la ville, qui était protégée par une enceinte construite en briques crues sur un soubassement en pierres de taille. Bien que la plupart des vestiges aient été détruits ou recouverts ultérieurement, il subsiste un grand temple de tradition africaine et deux petits temples plus proches de la tradition classique.
Au deuxième siècle avant J.-C., un pouvoir monarchique était déjà établi en Maurétanie ; le royaume englobait alors le nord du Maroc et la partie ouest de l’Algérie. Le roi maure le mieux connu était Juba II, fils du Juba I de Numidie.
Elevé à Rome, il était marié à Cléopâtre-Séléné, fille de la célèbre Cléopâtre d’Egypte, et de Marc-Antoine. Nommé roi de Maurétanie par l’empereur Auguste, son long règne (25 av. J.-C. – 23 ap. J.-C.) a marqué l’histoire de la Maurétanie. Pourtant, l’assassinat de son fils Ptolémée en 40 ap. J.-C. par l’empereur Caligula a mis fin au royaume indépendant de Maurétanie. Son affranchi Aedemon s’est révolté contre Rome. L’armée romaine, aidée par des auxiliaires volubilitains, a étouffé la révolte et établit un solide réseau de surveillance.
L’empereur Claude divisa la Maurétanie en deux provinces, la Césarienne à l’est, la Tingitane à l’ouest (du nom de leurs capitales respectives, Caesarea / Cherchell et Tingi / Tanger). Dans cette nouvelle province, il récompensa la loyauté de Volubilis par l’octroi du titre de municipe. Les inscriptions nous y font désormais connaître l’ordre des décurions et leurs présidents annuels, les duumvirs, ont succédé aux suffètes dans la gestion de la ville. L’élite et la population de la ville étaient composées essentiellement des habitants originels.
C’est au deuxième siècle après J.-C. que la ville atteint son extension maximale de 40 ha.. On assiste alors à de grandes opérations urbanistiques : des monuments publics, des temples et des thermes sont construits. L’aqueduc qui alimentait les premiers thermes est construit entre 60 et 80 ap. J.-C.
Le tissu urbain est composé de demeures privées associées à des boulangeries, des boutiques et surtout , depuis le troisième siècle, des huileries, si nombreuses qu’elles semblent indiquer que l’olivier était la richesse principale de la ville. Ces demeures et leurs riches mosaïques fournissent des renseignements de premier ordre sur l’architecture domestique et les aspects de la vie artistique.
En 168-169, sous l’empereur Marc-Aurèle, la ville s’est dotée d’une enceinte à huit portes monumentales. La dynastie sévérienne a aménagé un nouveau centre monumental : le capitole construit sous l’empereur Macrin en 218 ap. J.-C., la basilique et le réaménagement du Forum datent vraisemblablement de cette époque. C’est sous cette dynastie que l’arc de triomphe a été construit à l’occasion de la remise d’impôts et pour célébrer l’octroi de la citoyenneté romaine aux habitants.
Pour des raisons qui demeurent encore mal connues, à l’avènement de Dioclétien en 285 ap. J.-C., l’administration et l’armée romaines ont abandonné le sud de la Tingitane, y compris Volubilis,. Même ainsi, la vie dans la ville a continué à prospérer au cours du quatrième siècle, avec des membres de l’élite embellissant leurs maisons avec de nouvelles mosaïques, comme celles de la maison de Vénus. Ils peuvent, en effet, avoir appropriés des statues de bronze du centre civique – une interprétation possible de la découverte de beaux bustes de Juba I et Caton dans cette maison. Cependant, au début du cinquième siècle, la ville semble avoir été frappée par un tremblement de terre. Les maisons se sont effondrées, enterrant et conservant ainsi l’importante collection de statues en bronze visibles au musée du site et à Rabat.
La ville a probablement été abandonnée pendant près d’un siècle et demi. Vers la fin du VIe siècle, une nouvelle population, la tribu Awraba, s’installa dans la partie ouest de la ville. Un nouveau mur d’enceinte fut construit séparant la zone habitée de l’ancien centre-ville, désormais occupé par des cimetières. En dehors de l’enceinte, près de l’arc de Caracalla a été trouvé un cimetière d’où provient une série d’inscriptions funéraires chrétiennes couvrant la période comprise entre 599 et 655 de notre ère. Celles-ci témoignent de la christianisation de la population romano-berbère et de l’utilisation continue de la langue latine.
À la fin du septième ou au début du huitième siècle, un nouvel habitat a été construite juste à l’extérieur de la porte nord-ouest de la ville. Cela comprend des maisons et, peut-être, une mosquée. Le fait qu’elle ait été occupée par des musulmans est confirmée par une bague portant l’inscription «Bismillah».
Au cours du siècle suivant, de nombreuses pièces de monnaie ont été frappées à Walila, que l’on trouve le plus souvent dans cette colonie extra-murale. On peut supposer que la tribu Awraba s’est convertie à l’islam pendant cette période.
Le site prend de l’importance avec l’arrivée d’Idris Ier, descendant d’Ali, et donc du prophète Mohammed. Après la défaite des ‘Alids par les Abbassides à la bataille de Fakhkh, Idris s’enfuit au Maghreb al-Aqsa et arriva à Walila en 788 de notre ère, où il fut accueilli par le chef de la tribu Awraba et proclamé imam. De là, il étendit son règne en conquérant tout le nord du Maroc et fonda la ville de Fès. Il a été assassiné à Volubilis en 791 de notre ère, apparemment empoisonné par un agent secret abbasside, et a été remplacé par son fils posthume, Idris II.
La ville n’a pas été abandonnée pendant un certain temps après cette période. En 818 de notre ère, il accueillit des réfugiés, connus sous le nom de Rabedis, qui s’étaient révoltés dans un quartier de Cordoue. Une certaine occupation semble avoir duré jusqu’à la période almoravide, au XIe siècle. Après plusieurs siècles d’abandon apparent, une brève réoccupation de la ville eut lieu sous les Mérinides au XIVe siècle. Mais la ville a finalement été déplacée par la ville perchée de Moulay Idris, le lieu de pèlerinage le plus important du Maroc.
Les fouilles archéologiques commencées en 1915 ont permis de mettre en évidence une grande partie de la ville ( plus de 20 hectares) et continuent jusqu’à nos jours. Pourtant, beaucoup du site reste à être fouillé, surtout dans la zone occupée par la ville médiévale.
Les efforts des autorités marocaines – la Conservation de Volubilis, la Direction du Patrimoine Culturel et l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine – pour l’entretien, la conservation, la restauration et la mise en valeur du site ont été couronnés en 1997 par l’Inscription de Volubilis sur la liste du Patrimoine mondiale de l’UNESCO.
Jusqu’à Meknes et ensuite en grand taxi jusqu’à Moulay Idris (on vous laisse à 3 km. du site) ou à Volubilis même (discuter le prix avant de prendre le taxi)
Prenez l’autoroute direction Rabat – puis Fez. Sortez à Meknes Est et prenez direction Moulay Idris Zerhoun, puis Volubilis.
Par autoroute : direction Meknes, sortez à Meknes Est, puis Moulay Idris et après Volubilis.
Par route nationale : prenez de Fez direction Sidi Kacem, passez par Nsallat Beni Amar, puis le col de Zagouta et direction Moulay Idris Zerhoun ; le site se trouve sur votre droite à trois Km. avant de arriver au carrefour de Moulay Idris.
Par autoroute : jusqu’à Rabat et après direction Fez, Sortez à Meknes Est et prenez direction Moulay Idris Zerhoun, puis Volubilis.
Par route nationale : Tanger direction Asilah, puis Larache, Souk el Araba, direction Sidi Kacem en passant par Mechra Bel Ksiri. De Sidi Kacem prenez la route direction Fez. Au col de Zagouta tournez à droite direction Moulay Idris; le site se trouve sur votre droite à trois Km. avant de arriver au carrefour de Moulay Idris.
Vous devrez payer un petit droit d’entrée de 70 dirhams, et des guides officiels sont disponibles à la location à l’entrée du complexe pour 120 dirhams.
The site is the result of a collaboration between the INSAP and UCL. It was conceived by Guy Hunt and Elizabeth Fentress in 2002. Its current incarnation was designed by Dan Taylor (dant.design@icloud.com).
Texts by Jared Benton, Abdelkader Chergui, Elizabeth Fentress, Corisande Fenwick, Abdelfetah Ichkhakh and Hassan Limane.
Translations by Elizabeth Fentress and Hassan Limane.
Bibliography by Helen Dawson, Elizabeth Fentress, Raluca Lazarescu and Marie Middleton.
Le site est le résultat d’une collaboration entre INSAP et UCL. Il a été conçu par Guy Hunt et Elizabeth Fentress en 2002. Sa forme actuelle est du à Dan Taylor (dant.design@icloud.com).
Textes de Jared Benton, Abdelkader Chergui, Elizabeth Fentress, Corisande Fenwick, Abdelfetah Ichkhakh et Hassan Limane.
Traductions d’Elizabeth Fentress et Hassan Limane.
Bibliographie de Helen Dawson, Elizabeth Fentress, Raluca Lazarescu et Marie Middleton.